Par le dessin et la peinture, j'explore l'idée d'une nature à la fois résiliente et en lutte avec elle-même. La relation asymétrique entre l'humain et le monde qui l’accueille est pour moi une source inépuisable de visions angoissées. La réponse de la nature sera-t-elle aussi implacable que les actions de l’humain à son égard sont déplorables?


Informé par la crise climatique mais incapable de perdre espoir, j’imagine une poésie du meilleur et du pire. Dans ce monde onirique,  la terre meurtrie persiste malgré tout. Des êtres étranges se côtoient parmi ses ruines marécageuses. Pendant que certains ne font que passer et que d’autres se disputent, admirent leur reflet et s’effondrent au sol, les vautours s’impatientent. Attendent-ils le cataclysme ou s’émerveillent-ils déjà devant son sillage ?


Outre les bouleversements annoncés, la pratique de la marche nourrit mes réflexions sur ce qu’il pourrait advenir de notre espèce. Tant en milieu urbain que rural, je cherche dans la trame construite des marqueurs d'indifférence ou de négligence qui m’émeuvent. J’anticipe leur inévitable délabrement. La peinture me permet de les isoler ou de les re-contextualiser dans des paysages chimériques, suggérant des perturbations majeures. Je cherche ainsi à élargir le champ de notre sensibilité et à bénéficier du potentiel transformateur des images.


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